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La fin des notes (là où elles finissent) compte autant que leur début.

On peut dire d’un son qu’il est humide ou sec, salé ou sucré, large ou étroit.

Le piano est aussi un instrument percussif. La musique, en plus d’être un discours, peut être une texture.

La batterie peut - doit ? - être un instrument mélodique, qui parle.

Parfois, en accumulant des éléments les uns sur les autres, on annule plus qu’on additionne. C’est « l’effet de masque ».

L’espace     est        fait   du  vide         entre      les     murs.

Chaque morceau a son dessin : son point culminant, ses montée et ses descentes, ses plateaux.

 

Voix dry (peu de réverb’) = voix intime, adressée à l’oreille de l’auditeur. Voix met (beaucoup de réverb’) = voix publique, adressée au cosmos. (Jack Antonoff)

 

Certains hasards sont des signes du destin : utiliser ce qu’on a sous les mains plutôt que de louer inutilement du matériel (Bertrand Burgalat)

 

On peut s’exprimer en enlevant - un temps par exemple - autant qu’en ajoutant.

 

Il faut garder ses meilleures cartouches pour la fin. (Beautiful night, de Paul McCartney)

 

Le plaisir, dans le travail, est comme un détecteur de métaux rares : il faut creuser là où il y en a.

 

Un son, comme un mot, a ses connotations. Il est coloré par tous les usages qu’on en a fait dans le passé. Donc quand on utilise un son - le Charles de 909 par exemple, qui évoque la techno des années 90 - on revoie vers tous ses usages passées dans l’histoire de la musique.

 

Une idée peut en cacher d’autres. Comme en escalade, une prise mène à l’autre, une première idée, qui peut paraître insignifiante, en amène d’autres, comme si elles étaient contenues à l’intérieur d’elle. Il y a donc des « chemins d’idées » dans lesquels on peut s’enfoncer longtemps.

Avant de se mettre au travail : d’abord trouver une musique que l’on aime - d’un amour sincère. Elle se révèlera inspirante, comme si elle contenait d’autres musique à l’intérieur d’elle.

 

Ne pas nommer (tout de suite) les pistes. Quand la démo est encore en gestation, qu’elle n’a pas pris sa forme définitive : ne pas tout de suite labellisé les pistes, délimiter, nommer, mais prolonger un mystère, un certain flou artistique. Se baigner dedans.

 

Ne pas avoir peur de détruire. Lorsque la démo n’inspire plus aucun désir, re-configurer brutalement les choses.

 

Certains détails ne servent à rien.

Certaines subtilités ou effets, que l’on percevait bien au casque ou et dans le silence, se perdent complètement dans une atmosphère plus bruyante, un train par exemple. Ces détails sont-ils nécessaires ?

Ecouter dans d’autres contextes.

 

Entre les notes que l’on joue, dans les silences, ressentir dans son ventre le passage des pulsations.

 

Les pistes sont les personnages d’une pièce qui parlent en même temps. Il faut pouvoir tous les entendre.

 

Maltraiter ses synthétiseurs. (Ce ne sont que des outils).

 

L’imagination et la papier ont des liens spéciaux et mystérieux. Ils sont amis.

Alors qu’elle peut parfois s’aplatir au contact d’un écran, l’imagination se déploie en trois dimensions sur le papier, elle s’éclate en mondes.

 

« Ma main gauche en sait plus que moi » (Keith Jarrett)

Un motif musical est comme une chandelle, ou une pile Duracel : il a durée de vie et s’épuise vite. Il faut alors passer à autre chose, avant que l’oreille ne s’ennuie.

 

Il n’y a bien sûr aucune recette. À chaque morceau, il faut ré-inventer, sur mesure, une nouvelle méthode.

 

Les pièces (ambiances), leurs résonances, leurs fantômes, leur hauteur sous plafond, contiennent une part essentielle de la magie d’un enregistrement.

 

Les notes sont plus que des notes. Elles sont des intentions secrètes. Derrière chaque moment musical, chaque mélodie, chaque grille d’accords, il y a un mystérieux story-board imaginaire qui défile, un film abstrait, qui ne raconte rien, et dont on ne peut rien dire, mais qui parle. C’est ça qu’il faut jouer et non les notes. C’est cette partition qu’il faut déchiffrer.

Avant de s’y mettre, d’abord piocher dans sa banque d’échantillons, sa collection de samples, et organiser un « casting de sons », correspondant le mieux à l’esprit du morceau, comme un peintre qui, en préambule du travail, choisit ses couleurs et les agence sur sa palette.

 

 

Finir quelque chose = offrir un cadeau à quelqu’un. Soigner l’emballage.

 

Quand on finit des choses, qu’on les expose, il faut savoir co-habiter avec sa propre honte, s’en faire presque une amie.

 

« Le cordonnier ne doit pas parler au-delà de la chaussure. »

 

Bien qu’elles soient parfois nécessaires, se méfier des to-do lists.

Attendre.

Être un chercheur d’oiseaux plutôt qu’un ouvrier à la chaîne. Un sismologue et non un moine copiste.

 

Travailler vite = prendre le doute de cours.

(Hacker son propre cerveau)

 

Parfois, un bon morceau peut se passer de basse. (Ex : Belsunce break-dow ou thinkin bout you de Frank Ocean)

 

Distinguer le sentimentalisme du sentiment.

 

Quand on le fait pour l’argent, Dieu quitte la pièce.

(Quincy Jones)

 

Conserver du temps libre. Sacré.

 

Redresser son dos et détendre ses épaules.

 

Deux tâches que tout oppose mais qui ne sont pourtant rien l’une sans l’autre : générer des embryons et finir des choses.

Faire les deux.

 

L’harmonie n’existe pas. Ce n’est qu’une superposition de mélodies. (Bill Evans)

 

Faire chaque chose, même la plus légère, avec coeur.

Soigner même les détails que personne ne remarquera.

(En haut de la basilique Saint-Denis, il y a des sculptures en pierre aux finesses - des ongles, des phalanges de doigts de pieds - imperceptibles d’en bas à l’oeil nu.)

Penser aussi à ce que Dieu seul peut voir.

 

On voit autant les sons qu’on les entend.

Spontanément, le cerveau associe des images à la musique. Comme un film intérieur. Des scènes s’y déroulent. Musique = véhicule de fantasmes.

 

Les êtres les plus talentueux sont souvent généreux, détendus et attentifs.

 

Le doute, si on en use avec parcimonie, peut être un allié.

 

Harceler la matière.

(Stéphanie Polack.)

 

Composer = agencer des motifs, comme les fleurs d’un bouquet.

 

« Le but de la musique n’est pas le déclenchement momentané d’une sécrétion d’adrénaline, mais la construction progressive, sur la durée d’une vie entière, d’un état d’émerveillement et de sérénité » Glenn Gould

 

Une idée peut être :

Inversée

Doublée

Amputée

Ralentie

Accélérée

Saturée

Modulée

Décalée

Abaissée

Ré-haussée

Décomposée

Bouclée

Mutée

Ornementé

Abimée etc…

(Avoir des idées ne suffit pas)

 

Tout commence par une posture.

En changer quand ça ne nous réussit pas.

Se lever.

Faire les cent pas.

Sortir de chez soi.

 

Rien n’est grave.

 

Rendre public, c’est aussi choisir de ne pas montrer tout le reste. Faire preuve de pudeur.

 

Être aussi naïf qu’un chien. Presque bête. Sans arrière-pensée.

Dans les silences, compter les temps, comme si on avait un métronome à l’intérieur du ventre.

 

Une voix, comme le visage d’un acteur qui se couvre d’un masque de Kabuki, peut aussi incarner un personnage et sortir d’elle-même.

Kendrick Lamar et Paul McCartney ont mille voix.

Notre propre voix est capable de bien plus que ce que l’on soupçonne. Son territoire est vaste.

 

Revenir à la musique classique, qui est comme une immense nappe phréatique au-dessous de nous, une source, un immense iceberg ignoré. La matrice de toute pop.

 

Plus on tape fort sur une batterie, moins le son de l’enregistrement sera plein. Étonnamment, il se rétrécira. (C’est vrai de toute source sonore.)

 

Donner à l’auditeur ce qu’il ne sait pas encore qu’il veut. Supprimer tous les temps et les mesures qui peuvent l’être.

 

Les Dictaphones sont inutiles car on se souvient toujours des bonnes idées. (C’est même à ça qu’on les reconnaît)

 

Un bon titre est capable de transfigurer un morceau en l’éclairant d’une lumière nouvelle.

(« Walking through a house where a family has lived » de John Carroll Kirby)

 

Apprendre à soutenir le regard des spectateurs. Trouver la force de ne pas le fuir.

 

S’éloigner des enceintes. Ecouter de loin. Derrière la porte, aussi. Ecouter distraitement.

 

Les sons gardent en eux la trace du lieu où ils ont été enregistrés. (En écoutant les Beach Boys, on entend presque la mer.)

 

On est rarement le meilleur juge de son propre travail.

 

La musique fuit les mouvement parallèles mais elle aime les trajectoires inverses. (Quand la basse monte et que la mélodie descend.)

 

Les effets, superposés les uns aux autres (phaser + flanger + chorus) voient leur impact se démultiplier de manière exponentielle à mesure qu’on les additionne.

 

Une idée initiale, même médiocre, si on la suit, peut dissimuler, derrière elle, une multitude d’autres idées bien plus intéressantes.

 

La nuit et l’imagination ont des liens secrets.

On ne vit vraiment les choses que la seconde fois qu’on les rencontre.

 

Ce qui est beau veut toujours dire quelque chose, même si on ne le comprend pas.

(« The movement you need is on you shoulder »)

 

Le hasard a des meilleures idées que nous.

 

Il faut finir des choses qu’on croyait belles pour s’apercevoir qu’elles n’avaient aucun intérêt. On s’aperçoit aussi parfois qu’une chose était belle seulement après l’avoir finie.

 

Ce qui réunit les meilleurs sprinters, c’est qu’ils restent détendus dans l’effort.

 

Mieux vaut un son plein mal enregistrée qu’un son vide bien enregistré.

 

On entend aussi avec les yeux.

 

Le « cool » est conservateur et conformiste. Il a des liens secrets avec la peur.

 

Tact, n, m : Sentiment délicat de la mesure, des nuances, des convenances, dans les relations avec autrui. Ex : avoir le tact de pas relever une erreur.

 

Comme un randonneur qui n’emprunterait jamais le même chemin pour parvenir au même endroit, il faudrait à chaque nouveau projet, inventer une nouvelle méthode.

 

La courbe du progrès n’est pas linéaire. C’est pourquoi on se décourage.

 

Cette phrase, inscrite en céramique dans un couloir du métro entre Saint-Lazare et Auber : « bien avant les images et les couleurs, la source du chant s’imaginait, à bouche fermée, comme une chimère captive » (Elle est d’Anne Hébert)

 

Mon cerveau est une caméra.

 

Un maximum d’informations dans un minimum de syllabes.

(Allen Ginsberg)

 

L’esprit n’est pas moins actif quand il ne fait rien. (Voir mode par défaut) Le réseau du mode par défaut (MDP) désigne, en neurosciences, un réseau constitué des régions cérébrales actives lorsqu’un individu n’est pas focalisé sur le monde extérieur, et lorsque le cerveau est au repos, mais actif.

 

« Le meilleur choix artistique finira par être le meilleur choix commercial » Rick Rubin

 

Travailler devant un miroir. Il fait d’excellents et impitoyables retours.

« Rien ne sert d’écrire une chanson si ce n’est pour raconter une histoire » Stephen Sondheim

 

Parfois, on ne remarque un bruit que lorsqu’il disparaît.

 

Parfois, les idées arrivent dans le désordre et il faut les inverser pour qu’elles fassent sens, comme un tableau abstrait qu’il faudrait retourner pour comprendre ce qu’il veut dire.

 

Remarque ce que tu remarques.

Travaille ce qui te travaille.

 

On ne voit pas vraiment les choses qu’on ne sait pas nommer. Quand c’est trop difficile : décomposer un problème complexe en plusieurs parties simples.

‘Bit by bit, putting it together.)

 

Parfois, l’immobilité est plus expressive que le mouvement.

 

Il faut revoir deux fois les films qu’on aime.

 

Les paroles d’une chanson doivent être à la fois précises et absurdes.

 

C’est bien d’avoir le titre d’une chanson avant de l’écrire : il est comme une étoile du berger qui guidera tout le reste.

 

Ne jamais interrompre le fil d’une prise (c’est comme bousculer un funambule). Se juger soi-même, oui mais après et non pendant.

 

Il faut écouter les morceaux jusqu’à la fin : les dernières mesures recèlent souvent des trésors ignorés.

(Life on Mars)

 

Tenter de faire d’un morceau non pas un mille-feuilles de pistes couchées les unes sur les autres (comme on voit horizontalement sur le logiciel) mais une sphère en trois dimensions.

 

Il vaut mieux vivre avec ses propres erreurs que celles des autres. Le snobisme ne mène nulle part.

 

L’émotion relève de la mécanique.

 

Les mots et les mélodies doivent s’entrechoquer comme deux silex qui s’enflamment. Une réaction chimique rare, instantanément reconnaissable.

 

La plupart du temps, les réponses se trouvent sous nos yeux.

« Perfectionner ses imperfections. » (Entendu de la bouche de Clément Roussel) Ex : la voix de David Bowie.

 

Les tonalités ont des personnalités :

Do majeur : gai et guerrier

Do mineur : obscur et triste

Ré majeur : joyeux

Ré mineur : grave et dévot

Mi majeur : querelleux et criard

Mi mineur : amoureux et plaintif

Fa majeur : furieux et emporté

Fa mineur : convient à la tendresse et aux plaintes

Sol majeur : doucement joyeux

Sol mineur : sérieux et magnifique

La majeur : joyeux et champêtre

La mineur : fastueux et grave

Si majeur : dur

Si mineur : solitaire et mélancolique

(Classification de Charpentier)

 

Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non. Apprendre à dire non.

 

Détourner son regard des effets vers les causes.

 

Sur scène, être à 90% plutôt qu’à 100%. (On le regrette toujours en regardant le replay)

 

« Traduire le vent invisible par l’eau qu’il sculpte en passant » Robert Bresson

 

S’excuser est un signe de force et non de faiblesse.

 

Les chiffres sont alliés du diable. Dans les films, c’est le son (et non l’image) qui fait peur.

 

Il faut imiter les autres avant de finir par s’imiter soi-même.

(Citation approximative d’Ingres, lue dans la vitrine d’un cours de peinture)

 

« Make art, not content » (Lu sur un t-shirt de Thundercat

Les bons artistes sont souvent plus travailleurs, acharnés et sédentaire qu’on ne voudrait le croire.

 

Les paroles d’une chanson sont comme les étoiles d’une constellation.

 

L’intégrité est une source méconnue de bonheur.

 

Artistiquement, le temps passé à réfléchir sans faire est sans doute du temps perdu.

 

Comme dans la vie, dans les blancs, il se passe toujours quelque chose.

 

Il faut beaucoup de temps et de travail pour parvenir à une apparente simplicité.

 

« Function is beauty » Vu sur l’étiquette d’un anorak, dans une story de Pierre Rousseau

 

Ce sont les détails qui émeuvent. (Les yeux bleus de la Bête)

L’encadrement est aussi un art.

 

Le regret n’est qu’une illusion. (Lu sur un dessin de Philippe Katerine)

 

Le sens et le souffle ont une parenté secrète. Il faudrait avoir le courage de ne pas travailler.

 

« Si tu regardes des murs barbouillés de tâches, et qu’il te faille imaginaire quelques scènes, tu y verras des paysages variés, des montagnes, des fleuves, rochers, arbres, plaines, grandes vallées et divers groupes de collines. Tu y découvriras aussi des combats et des figures d’un mouvement rapide, d’étranges airs de visages, et des costumes exotiques, et une infinité de choses que tu pourras ramener à des formes distinctes et bien conçues. Ce n’est pas à mépriser à mon sens. Arrête toi à contempler aux tâches des murs, dans les cendres du foyers, dans les nuages ou les ruisseaux, tu y découvriras des inventions très admirables, dont le génie du peintre peut tirer parti. » Léonard de Vinci.

Les moquettes sont propices à la créativité.

 

Combien de musique est passé par toi aujourd’hui ?

 

On ne rattrape pas un couteau qui tombe.

 

Dans une conversation, poser des questions quand on ne sait pas quoi dire.

 

Sfumato : remplacer le tracé d’un contour par un modèle progressif qui disparaît dans le noir.

 

« Il faut savoir jusqu’où on peut aller trop loin. »

 

« Je me suis développé si lentement que je n’ai commencé à m’interroger sur l’espace et le temps qu’une fois devenu adulte. En conséquence, j’ai creusé le problème plus à fond que ne l’aurait fait un enfant ordinaire. » En somme, Einstein a eu le génie de répondre à des questions d’enfants avec un cerveau d’adulte. Einstein cité par Etienne Klein

 

Au piano, dix doigts = dix mélodies.

 

Travailler la mémoire comme un muscle.

Sauver des souvenirs de l’oubli avant qu’ils ne disparaissent tout à fait.

 

Il y a un charme dans la maladresse.

Comme il y a une hygiène du corps, il y a une hygiène de l’esprit.

 

« Par la force de la musique, nous avancerons joyeux à travers la sombre nuit de la mort » Mozart dans La Flûte Enchantée (lu sur une tombe dans le cimetière d’un village, jouxtant une église.)

 

Protéger en soi l’enfant qui joue. Chaque note a un poids, une densité qui lui est propre.

 

« Ecrire des paroles = se tirer le tarot à soi-même » Arthur Teboul

 

Voir n’est pas regarder. Regarder est un acte.

C’est en cherchant à tout prix à se distinguer qu’on produit les oeuvres les plus conformistes.

 

Ma voix est une éponge.

 

« Ne pas avoir peur des choses parce qu’elles sont faciles à faire. » Lu sur une carte piochée dans le jeu de Brian Eno.

 

L’orgue est un synthé comme les autres. (Écouter Kali Malone)

 

Le malaise est fertile.

 

« Caresse ta limite » (Entendu de la bouche d’Arthur Navellou)

 

Laisser des indices, pas des modes d’emploi.

 

« Ne pas confondre la visibilité et le succès » (Michaela Coel)

 

On entend tout d’une voix : le sourire, la couleur des murs qui l’entourent, la peur.

 

Le mot « écran » désigne à la fois ce qui montre et ce qui cache.

 

Comme les deux extrémités d’un fer à cheval, le mainstream et l’avant-garde se rejoignent en un endroit précis.

 

Regarder les plafonds. Il y en a de beaux.

 

La raison d’être du noir, dans les vitraux, c’est de faire rayonner les autres couleurs par contraste.

 

S’intéresser d’abord aux toutes petites choses : « YKK » sur le zip d’une fermeture éclair, un insecte qui traverse la page d’un livre.

 

Les micros sont des êtres sensibles qu’il ne faut pas brusquer.

 

Rien n’est jamais dans l’ordre dans la vie.

 

La lenteur révèle les choses.

La vitesse les efface.

 

Artistiquement, demander l’avis des autres ne sert qu’à révéler ce qu’on savait déjà en soi sans se l’être dit.

 

L’irréversible et la grâce se croisent souvent.

« Chaque décision est un refus » (Spinoza)

 

Dans une certaine mesure, faire n’importe quoi peut produire des résultats intéressants.

 

La curiosité est un muscle, qu’il faut activement travailler.

 

Suivre la trace de sa propre folie.

 

Le cerveau est comme une terre qu’il faut labourer, et parfois laisser en jachère.

 

Le cerveau est aussi un sampler. Si on la regarde près, chaque chose devient une forme abstraite.

 

N’être ni sérieux ni superficiel mais léger et grave.

 

Le temps passé sur quelque chose n’a aucun rapport avec sa qualité.

 

Toute musique est toujours improvisée.

 

Rien n’est plus banal que le désir d’être exceptionnel.

 

Certains conflits ne méritent pas qu’on y consacre du temps et de l’énergie.

 

Où ?

Quand ?

À qui ?

Pourquoi ?

Comment ?

 

Ne rien faire demande beaucoup d’efforts.

 

La musique, comme le sommeil, vient quand on ne l’espère plus. Le bien est l’ennemi du mieux.

 

« Ce dont on ne peut parler, c’est cela qu’il faut dire » (Valère Novarina)

 

Parfois, l’émotion d’une voix est dans la respiration qui la précède.

 

L’humour sauve du sentimentalisme mais rapproche du sentiment.

 

Il n’y a rien de plus moderne et avant-gardiste que ce qui est extrêmement ancien.

Les trous de mémoire sont des instants poétiques.

 

Le bon goût n’existe pas.

 

Tout peut devenir percussion : un moulin à poivre, deux bottes qui s’entrechoquent, le rebord d’une table.

 

On peut repousser une deadline, mais pas plus d’une fois.

 

Internet ne contient que 20% des images du monde. Puiser dans d’autres sources d’inspirations : les livres, les musées, les conversations.

 

Une seule note contient toutes les autres en elle-même.

« Parfois, il y a du silence au coeur d’un mot » (Olivier Py)

 

Pour espérer faire quelque chose de bien, il faut être disposé à perdre énormément de temps.

 

La magie opère plus facilement dans une pièce peuplée de plusieurs personnes que dans une chambre de solitude.

 

Faut-il se prendre au sérieux pour être pris au sérieux ?

 

Pour ne pas inverse l’image stéréo d’un casque, il faut que le fil pende en-dessous de l’oreille gauche.

 

La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas. La valeur d’une oeuvre ne se compte pas.

 

Faire de la musique, c’est comme se connecter au wifi. On y arrive pas toujours mais elle est là quelque part, dans les airs. Invisible.

 

Ne pas confondre la sagesse et le renoncement.

 

L’usure d’une chose (la page cornée, l’éraflure sur la piano, la ride ou la cicatrice discrète) lui confère plus de valeur.

Les chansons les plus tristes sont souvent dansantes (« alone again », « If ever feel better »). Take a sad song and make it better.

 

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie » Evangile selon St-Matthieu

 

Les bonnes idées ont une vibration particulière, un frisson qu’il faut apprendre à reconnaître.

 

On peut rentrer à l’intérieur d’un son. Le malheur rend inattentif.

 

Le corps est un instrument de musique comme les autres.

 

Faire les choses, c’est aussi s’en défaire.

 

« À chaque créature n’échoit jamais que la charge qui est à l’échelle de ses forces » Rilke dans Le Testament.

 

Chaque note a une direction, va quelque part.

 

Les traîtres n’ont pas d’ombre.

 

Bien archiver ses idées est au moins aussi important que d’en avoir.

 

« Le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des forces ; c’est de garder dans les lassitudes inévitables l’habitude du travail et de l’action. Le courage, dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts, c’est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu’il soit : c’est de ne pas se rebuter au travail minutieux ou monotone ; c’est de devenir, autant qu’on le peut, un technicien accompli, et cependant de ménager son regard, à son esprit, quelque échappées vers le vaste monde et des perspectives plus étendues. Le courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir, mais de n’en pas être accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la mort d’un regard tranquille. » Discours à la jeunesse de Jaurès.

 

Le sens et l’énergie ne sont qu’une seule et même chose.

 

« La douleur n’est qu’une information » (Entendu de la bouche d’un passant, rue Damrémont à Paris)

 

« Les films qui savent où ils vont n’arrivent nulle part » Leos Carax.

 

Croire aux idées qui reviennent d’elles-mêmes, sans qu’on leur ait rien demandé.

 

Garantir, quoi qu’il en coûte, les conditions de son indépendance.

Ecrire une chanson, c’est comme faire le siège d’une ville.

 

La musique, c’est dire des choses à des gens.

 

« Dans tout ce qui s’incline avec grâce, il faut qu’il y ait un effort de raideur. Les arcs sont beaux quand ils se courbent, seulement parce qu’ils essaient de rester rigides. La rigidité cédant un peu, comme la justice inclinée par la miséricorde, est toute la beauté de la Terre. Tout chose essaie d’être droite, et, par bonheur, aucune n’y parvient. Essayez de grandir droit et la vie vous inclinera. » GK Chesterton cité par Stravinsky.

 

On peut être ému en écoutant de la musique à travers une porte.

 

Il y a un petit dieu dans chaque chose qu’on touche.

 

« Chanter, c’est faire flotter un ballon sur un jet d’eau » (Dans « Le temps où nous chantions » de Richard Powers)

 

Sur le quai d’une gare, on peut pas distinguer les adieux des retrouvailles.

 

Les choses qu’on fait sans raison sont celles qui ont le plus de valeur.

 

Encyclie : nom donné aux cercles qui se forment à la surface de l’eau lorsqu’on y laisse tomber un corps.

 

Les livres et les instruments de musique sont les seuls objets que je ne regrette jamais d’avoir achetés.

 

Le coeur humain est un métronome.

 

« Le vrai art, il est toujours là où on ne l’attend pas, là où personne ne pense à lui, ni ne prononce son nom. L’art, il déteste d’être reconnu et salué par son nom. Il se sauve aussitôt. L’art est un personnage passionnément épris d’incognito. Sitôt qu’on le décèle, il se sauve en laissant place à un figurant lauré qui porte sur son dos une grande pancarte où c’est marqué ART, que tout le monde asperge aussitôt de champagne et que les conférenciers promènent de ville en ville avec un anneau dans le nez » Jean Dubuffet. L’art brut préféré aux arts culturels.

 

Être original revient à copier ce que personne d’autre ne copie.

 

Lorsqu’on ajoute une idée à un morceau, il faut qu’elle ait l’air d’avoir toujours été là et qu’elle nous manque dès qu’on la retire. Qu’est-ce qu’un lieu ? Du silence et des lignes de fuite : Instagram n’est donc pas un lieu.

(Une pensée de Stéphanie Polack)

La colombe est un oiseau cruel.

 

Le cerveau est un disque dur auquel il faut laisser de l’espace disponible.

 

Les échecs donnent plus d’informations que les réussites.

 

L’oreille est un muscle.

 

Turner disait : « Je n’ai jamais vu une seule chose laide dans ma vie. »

 

Sur la plage, les enfants qui font des châteaux de sable savent que créer et détruire sont deux gestes qui se ressemblent.

 

Les choses bien qu’on a faîtes, on les reconnaît à la sensation - en les ré-écoutant - de les découvrir pour la première fois, comme si quelqu’un d’autre en était l’auteur.

 

La mémoire est un musée.

 

C’est une minorité qui crée le changement, pas le pays. (Entendu dans le métro)

 

Il faut au moins 10 ans pour apprendre vraiment à faire quelque chose.

 

Ecrire quelque chose, même si on ne relit plus jamais, aura fait exister cette chose un peu plus intensément.

 

Obtenir le plus grand effet avec le moins de moyen possible.

 

Aimer = faire attention

(Dans le film Lady Bird de Greta Gerwig)

 

L’indépendance n’est pas synonyme de solitude.

 

Le temps ne passe que lorsqu’on revient sur les lieux du passé.

 

Le public n’est que le témoin provisoire d’un travail en cours.

 

Si tout est dit entre deux personnes, il n’y a plus de lien possible.

 

Dans une négociation internationale, un bon diplomate ne parle que lorsqu’il a quelque chose à dire. Certaines époques sont plus modernes que d’autres.

 

La mélancolie et la nonchalance sont des formes de renoncement.

(Laure Murat, cité de mémoire)

 

Ce que permet la technique, c’est de dévoiler des sentiments avec pudeur.

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Robert Filliou

 

Quand on fait - exactement et rigoureusement - ce qu’on veut, c’est Dieu qui s’exprime à travers nous.

 

« Je viens je ne sais d’où

Je suis je ne sais qui

Je meurs je ne sais quand

Je vais je ne sais où

Je m’étonne d’être aussi joyeux. »

Épitaphe de Martinus Von Biberach

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