si le rayon de lumière qui perce dans un ciel froid avait un son, ce serait celui de cette musique.
ce sont 6 morceaux pour autant de qualités lumineuses. c’est que la lumière aigüe, qui règne après l’orage (rayon), n’est pas l’éclat froid et brumeux de l’hiver (feuillage), n’est pas non plus la clarté vive des premiers jours d’automne (par cœur). toutes différentes, toutes liées, rappelant ces particules de poussière qu’on voit flotter, parfois, dans les rayons qui percent à midi, à travers la fenêtre. comme les photos de Sabine Weiss ou les plans de Tarkovski, les musiques de ce disque sont, aussi, une collection de visions. des apparitions évidentes et surréalistes à la fois. on y croise un arbre noir, un cheval qui n’a jamais pleuré (feuillage, écrit par Laura Vasquez, Goncourt de poésie 2023), mais aussi une porte de pierre seule au milieu d’un champ (ce que je sais de la vie), ou encore un cercle parfait, une roue suspendue (tout tourne tout le temps). Maison Pierō expose dans cette collection de soleil et de mélancolie sa part la plus lumineuse. celle qui vient de l’enfance, et, comme un chien perdu et joueur, court vers l’horizon.